PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT
:
L'air
est aspiré depuis le filtre et passe sur le pont où se
situe l'aiguille. Ce pont faisant office de venturi accélère
la vitesse de l'air qui vaporise au passage l'essence arrivant de la
cuve par le puits d'aiguille et le mélange s'engouffre dans le
collecteur.
Toute l'astuce du SU repose sur le système de boisseau (le piston
que l'on voit se soulever lorsqu'on accélère, filtres
à air déposés) et d'aiguille conique.
En effet, au lieu d'avoir un gicleur à débit constant
comme sur les carbus classiques, d'où complications et compromis
pour adapter le système à tous les régimes (gicleur
de ralenti, double corps, ajutages divers
), on a ici un gicleur
à débit variable. Le boisseau coulisse dans la fameuse
cloche typique des SU, laquelle est reliée au conduit d'admission,
juste en amont du papillon.
Ainsi, au ralenti, le papillon est fermé, donc pas de dépression
dans la cloche, le boisseau retombe et ne laisse passer qu'un très
faible débit d'air.
Comme l'aiguille, fixée à la base inférieure du
boisseau est conique, elle est engagée au maximum dans le puits
par où arrive l'essence (sous le carburateur), et ne laisse donc
passer que très peu d'essence.
Lorsqu'on accélère, la dépression du moteur soulève
le boisseau qui laisse donc passer plus d'air, l'aiguille conique, qui
lui est solidaire, se soulève aussi et laisse passer plus d'essence.
On aura compris qu'en jouant sur le profil de l'aiguille, on peut adapter
le dosage air essence à chaque moteur et à chaque régime.
Les versions
1961/1962 100ch sont ainsi montées avec des aiguilles TZ. Les
1963/1965 de 108ch le sont avec des aiguilles ZH. Et les 1966 et plus,
de 115ch (donc avec gros filtres), avec des aiguilles KD.
POURQUOI FAUT-IL METTRE DE L'HUILE DANS LES CARBUS ?
On sait qu'en cas de brusque accélération, du fait de
l'inertie, de l'essence plus forte que celle de l'air, l'afflux subit
d'air sans l'essence aura tendance à étouffer le moteur
(pas de mélange ou mauvais mélange à brûler),
d'où la pompe de reprise des carbus classiques et le dashpot
des SU qui fonctionne exactement comme un amortisseur : L'huile freine
le mouvement vertical du boisseau et le moteur, à défaut
d'air, aspire ainsi plus d'essence.
Symptôme et ennui classique, beaucoup de trous à l'accélération
ont leur origine dans le manque d'huile dans l'amortisseur, d'où
levée trop rapide du boisseau.
Le starter est obtenu par un système de levier qui abaisse le
puits d'aiguille et enrichit donc de facto le mélange, du fait
toujours de la conicité de l'aiguille.
Les Stromberg fonctionnent
sur le même principe, mais le boisseau en aluminium est remplacé
par un membrane en caoutchouc, c'est plus économique à
fabriquer, mais il est reconnu que le rendement en est moins bon, outre
que cette membrane se perce régulièrement, noyant ainsi
le moteur d'essence qui n'a plus d'air à respirer.
© Jean-Marie Méchin
et Georges Houze
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