"J'étais à la recherche d'une P1800 depuis plusieurs années déjà, et c'est finalement grâce à Internet que j'ai découvert la mienne du côté de Contrexéville. La voiture est d'origine française, et n'a presque pas roulé en 10 ans. Le propriétaire la gardait tout simplement dans son garage, et s'en servait en de rares occasions.

L'acquisition de la voiture s'est faite en trois étapes :

- Je suis venu la voir un samedi de la fin du mois de mars, l'ai essayée, et tout de suite la voiture m'a plu. Cependant, de nombreux détails m'inquiétaient : le moteur ne tournait pas rond, la transmission vibrait, et il y avait quelques points de rouille ! Bref, un tableau un peu terni, mais sur une base très saine par ailleurs. La sellerie en particulier était de bel aspect. N'y connaissant pas grand chose en P1800, j'ai donc appelé le Volvo Club de France en lui demandant son avis sur le véhicule. Lequel m'a transmis les coordonnées d'un ''Volvoiste'' passionné de Nancy, non loin de Contrexeville.

- Un deuxième voyage sur Contrexeville a donc été organisé deux semaines plus tard, avec l'aide de ce passionné, nommé Daniel. Me voici donc mi-avril de retour dans les Vosges. Habitant dans les Yvelines, je fais le voyage avec ma Volvo 740S de 1989, et rencontre pour la première fois Daniel du côté de Nancy. 80 km séparent Nancy de Contrexeville, le chemin est vite parcouru à bord de la 740. Je revois donc la P1800 pour la deuxième fois. Daniel découvre le véhicule et en fait le tour pour dénicher les éventuels traquenards. Conclusion : la voiture et vraiment saine, bien qu'il y ait de nombreux détails à revoir. Le moteur a été réglé " à l'estime ", le bas de caisse gauche est corrodé, de même que la jupe arrière. En revanche, la boîte et son overdrive fonctionnent très bien, et la direction n'a pas trop de jeu. Bref, il s'agit d'une auto dans son jus ayant peu roulé ces dernières années, donc à " dégripper ". Le marché est conclu avec le vendeur, et l'acompte versé.

- Après avoir préparé les formalités administratives (certificat de non gage, assurance, certificat de vente), je reviens donc sur Contrexeville deux semaines plus tard, mais cette fois-ci en train ... car il faut que je ramène la P1800 par la route.

J'arrive donc ce 30 avril en gare de Nancy, Daniel m'attendant avec sa splendide PV544 Sport, une auto merveilleusement restaurée avec beaucoup de goût, et un moteur soigneusement préparé développant environ 125 ch. La sellerie est neuve, et la voiture très confortable. Les 80 km sont donc parcourus allègrement, et nous en profitons pour discuter. Voilà donc Contrexeville pour la 3ème fois : Contrexeville, sa source d'eau, son centre thermal, ... et sa P1800 !

Maintenant, je vais désormais devoir assurer et faire preuve de beaucoup de soins et de patience pour que la voiture ait fière allure et puisse rouler au quotidien sans encombres.

Daniel m'accorde beaucoup de son temps à règler les carbus SU qui sont grippés. L'avance à l'allumage est également réglée. Le moteur boîte au début, mais après quelques soins, il se remet à tourner presque normalement. Nous voilà donc partis sur le chemin du retour. Nous nous arrêtons presque aussitôt en sortie de Contrexeville pour déjeuner. Il est 14h00, et la journée déjà longue n'est pas prête de s'achever. Daniel m'accompagne ensuite sur 80 km avec sa PV544 Sport, m'assurant ainsi un soutien en cas de panne du véhicule. Nous nous séparons vers Nancy, lui retournant chez lui, moi sur la région parisienne.

La P1800 roule vite, très vite même. Le tachymètre étant " fou ", je ne pourrais donner la vitesse exacte, mais je suivais sans problème les autres voitures modernes soit à 110 soit à 130 km/h. Mes premières impressions de conduite sont très positives : cette voiture est nerveuse, rapide, agréable à conduire.

Je repense à tous les articles que j'ai pu lire sur la P1800 : voiture lourde, moteur agricole, tenue de route incertaine ... en fait, c' est tout le contraire ! Le seul point où je pourrais être d'accord, c'est la chaleur dans l'habitacle et le bruit. Là, la voiture fait son âge. J'arrive vers 22h30 chez moi, épuisé par cette journée qui aura été inoubliable ! "

Texte ©
Benjamin Blondel
Photos © André Clément

Merci à Benjamin pour ces quelques lignes .